Compte rendu du Débat Citoyen du 31 mars 2017

Thème : L’agriculture biologique : phénomène de mode ou option d’avenir ?

Question : Pourquoi achetons nous bio ?

Mireille : pour avoir des produis sains exempts de toxicité pour la santé

Janine : pour la qualité gustative

Jean François : pour faire un acte militant, soutenir les agriculteurs bio et la production de proximité

Question : Comment identifier des produits bio :

Mireille : quand je vais sur le marché, j’ai tendance à acheter des légumes à des petits producteurs locaux car je suppose qu’ils sont bios

Christian : petit producteur ce n’est pas une preuve de bio. Certains petits maraîchers inondent leur production de produits chimiques

Paul : le bio n’est pas forcément produit localement. Le bio peut venir de l’autre bout de la planète et avoir demandé beaucoup d’énergie pour être acheminé jusqu’à nous . Ce bio là n’est pas n’est pas écologique.

Question : Quels sont les labels bios ?

Christian : le plus connu est le label AB qui est géré par un organisme public, l’agence bio mais qui est mis en œuvre et contrôlé par des organisme privés, dits certificateurs,  et qui prennent 1% du CA aux producteurs qui veulent obtenir ce label

Question : Sommes nous suffisamment informés ?

Jean-paul : on est obligé de faire confiance au label AB. On ne va pas chercher ce qu’il y a derrière ce label. D’une manière générale l’information sur le mode de production des aliments l’information n’est pas réellement suffisante.

Janine : Il y une sensibilisation de plus importante. La TV fait des émissions sur les scandales alimentaires

Jacques : j’ai vu sur Arte un sujet sur la fabrication de la tomate. Les gens sont de plus en, plus intéressés par ces sujets

Question : une généralisation de l’AB conduirait-elle à une baisse des rendements agricoles ?

Jacques : oui, c’est certain

Paul : on peut utiliser des terres encore en jachère. Certains pensent au contraire que c’est l’agriculture industrielle qui appauvrit le sol et qui est menacée à terme par la baisse des rendements, alors que le bio peut les maintenir à un  niveau durable.

Jean-paul : avons-nous des chiffres sur cette baisse des rendements possibles ?

Mireille : avons nous du recul sur ces éléments ?

Christian : Oui, nous avons environ 2.000 ans de recul avec l’agriculture bio, l’agriculture industrielle, elle, n’existe que depuis 60 ans

Nicole : Pierre Rabhi dit qu’il faut une société sobre qui consomme moins de nourriture qu’aujourd’hui, de sorte qu’on pourra faire face à la baisse des rendements

Jean François D. : c’est évident qu’il y a une baisse des rendements aujourd’hui, si on passe en bio. Ceci étant,  la baisse des rendements à terme pour l’agriculture conventionnelle n’est pas évidente si on se met à employer de nouvelles techniques qui aboutissent à une stabilisation de la fertilité des sols. Des techniques comme le non labour ou l’agroforesterie, qui, sans être à proprement parler bio, génère toutefois moins d’érosion, conserve biodiversité des sols, limite la perte en matière organique. Les progrès de la génétique peuvent également amener à des amélioration . L’objectif serait de diminuer de 50% au moins l’apport d’intrants chimiques

Christian : ce serait une sorte d’agriculture intermédiaire entre le bio et le conventionnel. Est-ce que ça existe déjà, et où ? Et on pourrait l’appeler comment ? Pourrait-on la rapprocher du système herbager d’André Pochon.

Jean François D.  : Le système Pochon, c’est un système plus facile que de faire des céréales. D’autre part, on ne peut pas faire de la polyculture élevage partout. Cela ferait trop d’animaux, donc trop de viande et trop de lait. Ceci étant, dire que manger de la viande c’est mauvais pour la planète, c’est faux. On confond tout. Si vous élevez beaucoup de monogastriques (porcs volailles), alors oui il faut faire beaucoup de monoculture de céréales. Sinon les ruminants, eux, mangent de l’herbe. Ils vivent sur des prairies qui stockent le carbone.

Jean-pierre : les rendements moyens de blé étaient 11 quintaux/hectare avant 1950 en France . Actuellement ils sont de 70 qx. En bio, on peut les estimer à 35 qx

Jacques : Ca veut dire qu’on pourrait alimenter tout le monde avec des rendements bien plus bas qu’aujourd’hui

Question : Irions-nous vers une pénurie alimentaire par suite d’une baisse des rendements ?

Jacques : sans doute pas en France. Il suffira d’exporter moins. Et si on réserve toute la production pour l’alimentation humaine.

Christian : la France est un pays privilégié du point de vue agricole. On pourrait passer en bio sans problème. Ce n’est pas le cas pour les autres pays d’Europe par exemple

Question : Si généralise le bio, allons nous vers une augmentation des prix ?

Paul : C’est une question de politique. si on conserve le système de subvention au conventionnel vers le même système en bio, on peut maintenir les prix

Jacques : il faudra modifier les habitudes alimentaires, avec moins de viande et plus de diététique légumes/graines. Ca nécessite une éducation sur la façon dont on va utiliser les aliments.

Christian : est-ce que les gens sont prêts à consacrer une plus grand partie de leur budget au poste alimentation (15% aujourd’hui, 30% demain ?)

Alain : on voit de plus en plus de magasins bios. Ca semble aller dans ce sens

Jean Pierre : on voit une montée en puissance du nombre des appellations, or les appellations sont plus chères ce qui tend à démontrer que les gens sont prêts à dépenser plus

Anne : c’est une tendance qui monte, surtout chez les jeunes. Plus que chez les personnes âgées.

Jean Pierre : je constate quand même qu’il y a plus de consommateurs chez MC Do que de végans

Jacques : les parents de jeunes enfants ont le souci d’aliments bios de type laitages. C’est un phénomène nouveau par rapport au début du bio qui concernait plutôt les légumes

Nicole : il y a des inégalités sociales et de revenu. Le bio reste réservé au gens aisés. Même si le prix est à peine plus cher, cela constitue néanmoins un frein pour ceux qui comptent au centime près.

Jacques : les gens ont besoin d’être rassurés. Ils ne sont pas forcément sûrs qu’il faille aller vers le bio radical. Si on leur démontrait qu’une agriculture « médiane » pouvait être saine, cela pourrait suffire.

JP : notre mode de vie à nous français ne peut pas être généralisé car il faudrait 7 planètes. Il va bien falloir, à un moment donné, arrêter et consommer moins, notamment de la viande.

Question de conclusion : si nous passons en AB, sera-ce un choix de société ou imposé par les réalités physiques ?

Jacques : la question est un peu binaire, il faut la tempérer. Ce qu’il y de sûr c’est qu’on ne peut pas continuer avec une agriculture aussi folle

Jean-François : les choix de société se font sur la base de mouvements de fond

Alain :  ……… et aussi sur la pression du consommateur

Mireille : C’est à partir d’un mouvement de réaction, ce sera un choix guidé par une prise de conscience.

Paul : jusqu’à présent, on a subit l’agriculture conventionnelle. On ne l’a pas choisie

Alain : si on est très nombreux à changer nos comportements individuellement, cela peut constituer une « masse critique » et faire basculer les choses.